05 abril 2011

Révélations: les francs-maçons et le pouvoir François Koch

Queridos Hermanos todos:

Os adjunto este artículo para vuestra fraternal consideración.
Recibid un T.A.F.

Rasputín.


------------------------------------------------------------------

Xavier Bertrand est franc-maçon. Depuis près de treize années, le ministre (UMP) du Travail, des
Relations sociales et de la Solidarité préserve jalousement le secret sur son appartenance au Grand
Orient de France (GO), la plus grosse obédience maçonnique, étiquetée à gauche. Mais cette
discrétion pouvait-elle être encore protégée pour un membre du gouvernement de plus en plus en vue,
populaire auprès des Français, apprécié du locataire de l'Elysée, «premier-ministrable» et donc agaçant pour
beaucoup de ses collègues?

Sous la lumière des médias, le jeune ministre de 42 ans à l'ascension éclair, auréolé de ses réformes réussies (régimes spéciaux de retraite, interdiction du tabac dans tous les lieux publics, y compris les bars et restaurants), donne l'image d'un homme maître de lui-même et fin débatteur, à l'empathie naturelle. Il a aussi sa part de mystère. L'Express la révèle au moment même où Nicolas Sarkozy crée la polémique avec ses déclarations sur la laïcité et braque les projecteurs sur les francs-maçons du GO afin de calmer les plus critiques. Le ministre confirme et s'en explique (voir son interview). Franc-maçon depuis 1995, Xavier Bertrand fut le porte-parole du candidat Sarkozy en 2007. Il est aujourd'hui l'un des ministres les plus appréciés du président.

Les informations qui nous ont été confiées sont précises: Xavier Bertrand a été initié au GO le 11 mars 1995. A un peu moins de 30 ans, ce qui est précoce. «Passer sous le bandeau» et «recevoir la lumière» se fait
généralement après l'âge de 40 ou 45 ans. Preuve de son désir de discrétion, l'agent général d'assurances,
conseiller municipal, à quelques mois de devenir adjoint au maire de Saint-Quentin (Aisne), évite les deux loges de sa ville, «Babeuf et Condorcet» et «Justice et vérité». Il choisit l'atelier «les Fils d'Isis», situé à Tergnier, à 25 kilomètres de Saint-Quentin dans la direction de Soissons. Une commune de 15 000 habitants, charmante et verdoyante, très calme mais minée par le chômage. Cette loge, née en 1989, emprunte le nom d'une déesse égyptienne, symbole de féminité, guérisseuse et protectrice des enfants.

Les cérémonies rituelles auxquelles participe le frère Xavier Bertrand se déroulent à l'intérieur d'un temple situé dans une petite commune voisine de Tergnier, Vouël, deux fois par mois, chaque deuxième samedi, à 19 h 30, et chaque quatrième vendredi, à 20 heures. L'animateur des tenues est le vénérable maître Francis Loison. D'abord apprenti, Bertrand doit s'astreindre au silence, puis atteint le grade de compagnon et celui de maître maçon, le 24 avril 1997 - un délai habituel. L'actuel ministre bénéficie d'une excellente réputation d'assiduité en loge, ce qu'il conteste, et paie rubis sur l'ongle ses «capitations» (cotisations). Il est même très bien vu des initiés socialistes qui le fréquentent. Comme tous les maçons de Tergnier, Xavier Bertrand travaille selon le rite français, le plus laïque de ceux qui sont pratiqués au GO, puisque la référence au Grand Architecte de l'univers n'y est pas obligatoire. A des centaines d'années-lumière du prêche de Nicolas Sarkozy, à Riyad, le 14 janvier 2008, qui vantait ce «Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le coeur de chaque homme»!

Ces propos ont fait bondir Jean-Michel Quillardet. Le grand maître du GO était déjà ulcéré par les déclarations de Nicolas Sarkozy au palais du Latran, à Rome, le 20 décembre 2007, critiquant la morale laïque et affirmant la supériorité du curé et du pasteur sur l'instituteur. Quillardet sort alors de son silence assourdissant et décroche coup sur coup deux interviews, les 3 et 4 janvier, dans Le Nouvel Observateur et Libération.

Le grand maître du GO souhaite rencontrer rapidement le président de la République et transmet sa demande à... Alain Bauer, grand maître du GO de 2000 à 2003. «Parce qu'il est conseiller du chef de l'Etat», explique Quillardet. Même si Bauer n'a pas d'autre fonction officielle que sa présidence de l'Observatoire national de la délinquance, il jouit en effet d'une grande proximité avec Nicolas Sarkozy, depuis l'entrée de ce dernier au ministère de l'Intérieur, en 2002. Le président a accepté de venir débattre au siège du GO Bauer obtient sans difficulté le rendez-vous, pour le 8 janvier, en début d'après-midi. Le président reçoit Jean-Michel Quillardet, accompagné de quatre anciens grands maîtres, Alain Bauer, Philippe Guglielmi, Patrick Kessel et Jacques Lafouge, dans une salle de réunion attenante à son bureau, au premier étage du palais de l'Elysée.

Alors que sont servis le jus d'orange, le café et le chocolat, Nicolas Sarkozy, longuement préparé par Alain
Bauer, se fait maître de conférences sur le thème: «La République est laïque, mais pas athée.» Parfois offensif:
«La laïcité n'a pas toujours été un modèle de modération.» Ajoutant d'un air entendu: «Vous êtes tous de
gauche.» Le socialiste Guglielmi et le chevènementiste Kessel, ainsi que Lafouge, s'inquiètent d'une remise en
question de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat, donc d'une menace sur la paix civile. Le
président se veut rassurant, précisant tout de même qu'il y aura quelques aménagements, notamment concernant le statut des pasteurs.

Cette rencontre a-t-elle modifié les positions des uns et des autres? Non. Alain Bauer juge toujours Sarkozy
«excellent». «Il s'est moqué de nous, nous a roulés dans la farine», assène en revanche Jacques Lafouge, le
plus pessimiste, ou le moins langue de bois, des visiteurs du 8 janvier. «Il nous a brossés dans le sens du poil,
regrette Jean-Michel Quillardet. Notre influence n'est pas encore déterminante.» Confirmation le 13 février, lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France, où Sarkozy déclare: «Je persiste et j'ai le plaisir de signer.» Seule petite satisfaction de Quillardet: «A Riyad, après avoir cité les juifs, les catholiques et les protestants, il a ajouté les athées, les francs-maçons et les rationalistes, et j'ai l'immodestie de penser que je n'y suis pas pour rien.» Bauer, qui le connaît bien, sait que Sarkozy ne s'excuse jamais: «Il commence par réagir violemment aux critiques, puis il tente de convaincre, et c'est seulement dans une troisième phase qu'il recherche le compromis.» Pour l'heure, aucune négociation. Mais chaque camp se présente comme gagnant.

Au parlement, les maçons se mobilisent pour la laïcité Le président a accepté de venir débattre au siège du GO En dialoguant avec le Grand Orient, qui l'éreinte publiquement, Nicolas Sarkozy se montre ouvert d'esprit, même s'il maintient ses positions. Quant à Jean-Michel Quillardet, sa conversation directe avec le président de la République lui a donné une existence, une popularité de champion du combat pour la laïcité qu'il n'avait guère connue depuis son élection, le 2 septembre 2005. Même si la ficelle semble grosse, Sarkozy y a accroché deux carottes. D'abord, la participation de maçons à un groupe de travail sur la mise en place de cérémonies de parrainage républicain (à l'occasion de la naissance d'un enfant) ou d'acquisition de la nationalité française. «Sous la responsabilité de Michèle Alliot-Marie, y participeraient Patrick Kessel, Roger Dachez [président de l'Institut maçonnique de France] et deux représentants de la Grande Loge féminine de France et de la Grande Loge mixte universelle», indique Alain Bauer. Ensuite, le président a accepté l'invitation à venir débattre avec les frères du GO, après les municipales, au siège national, rue Cadet, à Paris. Beaucoup de francs-maçons redoutent une instrumentalisation, une manipulation, surtout si le chef de l'Etat ne s'engage pas à préserver totalement la loi de 1905 - «une oeuvre franc-maçonne», dixit Quillardet - ou, pis encore, s'il annonce qu'il la révisera. Le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon estime que Sarkozy a d'ores et déjà gagné la bataille contre le GO. Maçon depuis un quart de siècle, le tribun de gauche s'est taillé un franc succès avec sa «planche» (exposé) très anti-Sarkozy, dans le grand temple Arthur-Groussier, à Paris, le 22 janvier dernier. Au Parlement, les maçons se mobilisent pour la laïcité «Je ne crains aucune récupération, affirme, quant à lui, Claude Vaillant, grand orateur du GO [chargé de faire respecter le règlement]. Si Sarkozy touche à la loi de 1905, il fait descendre 1 million de Français dans la rue!» Rodomontade? Le Grand Orient compte près de 49 000 initiés et alimente une kyrielle d'associations de combat pour la laïcité. Réputée la plus extrémiste: la Libre Pensée, qui affiche plus de 5 000 cotisants et dont le slogan fondateur demeure «Ni dieu ni maître, vive la Sociale et à bas la calotte!», est dirigée par deux frères du GO, Marc Blondel, ancien secrétaire général de la confédération Force ouvrière, et Christian Eyschen, trotskiste. Plus modéré et présidé par le journaliste Philippe Foussier, le Comité Laïcité République compte 600 membres, avec, parmi ses responsables, Patrick Kessel, directeur de Centre Inffo (formation professionnelle et apprentissage), Henri Caillavet, ancien sénateur radical de gauche, Jacques Lafouge, Eric Marquis, président de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels et secrétaire de rédaction à L'Express. Blondel, Caillavet, Foussier, Kessel, Marquis, mais aussi Francis Szpiner, avocat de Jacques Chirac, se retrouvent à 20 heures avec leur tablier les deuxième et quatrième mercredis du mois, Rue Cadet, pour la tenue de la loge «République». Enfin, dans la galaxie militante, deux autres associations ont prouvé leur efficacité: l'Union des familles laïques et la Ligue des droits de l'homme, dont bon nombre de dirigeants appartiennent aussi au GO.
Au Parlement, les francs-maçons sont déjà en mouvement. «Nicolas Sarkozy fait l'apologie de la civilisation
réduite à une seule religion, bafouant les principes de la République, indivisible, laïque, démocratique et sociale, inscrits dans notre Constitution»: coup de gueule signé Pierre Bourguignon. Le député strauss-kahnien préside la fraternelle parlementaire. Elle rassemble 300 maçons de l'Assemblée nationale, du Sénat, du Parlement européen et du Conseil économique et social.

Le président peut compter sur la divisions des "frères" Les gaullistes sociaux de l'UMP sont plus discrets. Né en 2001, leur club, le Nouveau Siècle, comprend en son sein une forte minorité de maçons; il est présidé par l'ancien dignitaire du GO Bernard Reygrobellet. Après tout, chaque frère interprète à sa guise les Constitutions d'Anderson, de 1723, la bible maçonne, selon lesquelles «un maçon ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux».

Le président peut compter sur la division des «frères» Nicolas Sarkozy a reçu le GO parce que c'est l'obédience la plus remuante et qu'il aime la confrontation. Les deux autres grandes loges masculines ont joué profil bas. Alain Graesel, grand maître de la Grande Loge de France, regroupant 28 000 frères, a refusé de signer une déclaration commune avec sept autres obédiences, «en raison de son caractère excessif». Il a transmis un courrier à l'Elysée... via Alain Bauer. Quant à la Grande Loge nationale française, forte de 38 000 frères, son grand maître, François Stifani, a qualifié les réactions aux discours de Sarkozy d' «intolérantes et sectaires, donnant l'image d'une laïcité désuète, militante, partisane et nostalgique». Le président de la République peut donc compter sur la division des maçons.

Une loge qualifiée "d'Etat dans l'Etat" Que son ministre du Travail appartienne à une obédience classée à gauche peut sembler paradoxal aux profanes. Bertrand aura l'occasion d'en parler lorsqu'il planchera sur le thème de la paix sociale, le 9 avril prochain, à 12 heures, dans le temple de la loge parisienne «Intersection». Pourquoi cet atelier? Parce que c'est celui du permanent de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Alain Noqué, l'un de ses amis, proche aussi de Jean-François Copé, patron des députés UMP. Il y a près de trois ans, le président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, avait été l'invité d'une «tenue blanche fermée» (un profane planche devant un public exclusivement franc-maçon) d'Intersection sur la délocalisation et la cohésion sociale... bien longtemps avant qu'un scandale n'agite la puissante fédération patronale.

Une loge qualifiée d' «Etat dans l'Etat» Intersection est aussi la loge choisie par un proche conseiller de Xavier
Bertrand pour y être bientôt initié. Présidée par le vénérable Jean-Marc Broux, ancien directeur général des
services du maire (UMP) de Corbeil-Essonnes, le frère Serge Dassault, cette loge a recouvré son calme après de très fortes turbulences. Lors des convents de 2004 et de 2005, elle avait été qualifiée d' «Etat dans l'Etat», de «pondeuse de canaris», la couleur des cordons des hauts dignitaires de l'ordre, parce que y figuraient quatre grands maîtres, Alain Bauer, Bernard Brandmeyer, Philippe Guglielmi et Jean-Michel Quillardet, et 12 conseillers de l'ordre, actuels ou anciens. Loge extraordinaire, Xavier Bertrand s'y trouvera également face à Vincent Champain, directeur du cabinet d'Eric Besson, et Charles Napoléon, candidat du MoDem pour l'élection municipale à Nemours (Seine-et-Marne). L'arrière-arrière-petit-neveu d'un frère de l'Empereur, ancien adjoint au maire d'Ajaccio, est à la fois l'aîné de la seule branche survivante de la famille impériale et un militant librepenseur et social-démocrate moderne!

No hay comentarios:

Publicar un comentario